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Après un lancement chaotique, le magazine « Diverto » tente un nouveau départ

La première année de Diverto ? « Un succès », selon sa direction, qui s’enorgueillit d’être à la tête du premier magazine de France en termes de diffusion. S’appuyant sur la force de frappe des 53 titres de la presse régionale quotidienne auxquels cet hebdomadaire TV est inclus, 3,2 millions d’exemplaires papier sont diffusés chaque semaine. Les débuts sont néanmoins chaotiques, selon une partie des équipes.
Depuis le lancement, à la rentrée 2022, de ce projet de média consacré à la télévision, aux plates-formes, et plus largement aux divertissements, quatre salariés ont quitté l’aventure. Quant à la petite équipe rédactionnelle de quatre journalistes, il n’en reste plus que deux… qui sont en arrêt maladie depuis plusieurs mois, selon nos informations. Sollicités, ils n’ont pas souhaité répondre.
Du fait de sa petite taille et de sa jeune existence, l’entreprise – dont les actionnaires sont dix groupes de presse régionaux – ne compte qu’une trentaine de salariés et n’a encore ni délégué du personnel, ni comité social et économique, ni représentant syndical.
Le management exercé par Antoine Daccord, le directeur exécutif de Diverto, et par la rédactrice en chef Roxane Centola est qualifié de « toxique » par plusieurs collaborateurs, qui dénoncent aussi des conditions de travail dégradées et une absence de dialogue social.
Des accusations réfutées par M. Daccord, Mme Centola et le président de Diverto, Gilles Corbineau. « Les équipes ont été écoutées. On a réduit le nombre d’articles à rendre quotidiennement et des pigistes ont même été embauchés », se défend Mme Centola.
La rédaction s’est aussi émue que plusieurs publirédactionnels ne soient pas dûment signalés dans le magazine. Ayant différents noms et formats (« Le bon plan Diverto », « La boutique Diverto », ou « C’est arrivé près de chez vous »…), le dernier brand content en date se nomme « Diverto Studio ». La rédactrice en chef assume avoir écrit un des quatre articles promotionnels pour lequel le magazine aurait été rémunéré par la plate-forme américaine Disney+ à hauteur de 300 000 euros, un chiffre que se refusent à commenter M. Corbineau et Mme Centola.
L’année a aussi été marquée par l’aller-retour de M. Daccord à l’automne 2023. En partance pour rejoindre la direction générale du quotidien catholique La Croix, il a finalement essuyé un refus des administrateurs du groupe Bayard. La diffusion au sein de La Croix d’un document réunissant des témoignages critiquant son management dans ses précédentes responsabilités n’y est peut-être pas étrangère.
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